“L’univers de la vie privée et celui de la vie
publique sont inséparablement liés.
Les tyrannies et les servilités de l’un sont
ausssi les tyrannies et les servilités de l’autre”
Virginia Woolf, Trois guinées
Les 3, 4 et 5 décembre 2010, près de 600 personnes se sont rencontrées au "Palais de la femme" (!) pour partager et prolonger la question féministe à l'échelle mondiale.
En attendant de pouvoir publier quelques pages décryptées de ce moment en voici quelques images…
Toutes
les vidéos
du Congrès :
Toutes les vidéos du Congrès seront publiées dans cette page au fur et à mesure de leur fabrication :
Wassyla Tamzali
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Sheela Saravanan
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Paula Benerjee
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Rose-Myrlie Joseph, Helena Hirata, Tania Angeloff - Léna Lavinas, Nicole Fernandez - © photographies de Catherine DEUDON 2010
Présentation des intervenantes
Tania Angeloff
Sociologue, maître de conférences à l'Université Paris-Dauphine, membre de l'Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO) et du laboratoire Enquête- Terrains-Théories (ETT) au Centre Maurice Halbwachs. Spécialiste des questions de genre et d'emploi dans une perspective comparative internationale. Travaille actuellement sur la société chinoise et les rapports de genre au travail sur plusieurs générations. Membre du comité directeur du GDRE-MAGE (Marché du travail et genre) ainsi que du comité éditorial de la revue Travail, Genre et sociétés. A publié en 2010, Histoire sociale de la Chine : 1949-2009 (La Découverte, collection Repères, Paris) et, en 2000, Le temps partiel : un marché de dupes ? (Syros, Paris).
Paula Banerjee
Historienne, professeur à l'Université de Calcutta (Inde). Vice-présidente de l'Association internationale d'études des migrations forcées. Spécialisée comme chercheuse et comme militante dans l'étude des conflits frontaliers en Asie du Sud et du Sud-Est, de leurs effets pour les femmes, du rôle des femmes dans la paix et la guerre.
Publications récentes : Borders, histories, existences (Sage, New Delhi, 2010), Women and peace politics (Sage, New Delhi, 2008).
Sana Ben Ashour
Agrégée, professeur de droit à l'université tunisienne et militante pour les droits humains des femmes. Quatre principaux champs d'étude : l'urbanisme et la protection du patrimoine culturel immobilier, l'histoire du droit tunisien en période coloniale, la condition juridique des femmes en pays d'islam, la question démocratique et des libertés publiques dans l'aire maghrébine, arabe et musulmane. Actuelle présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates. Son implication dans le mouvement autonome des femmes l'a conduite à participer à la fondation et à l'animation de plusieurs espaces de lutte des femmes : la Commission femmes de l'Union générale des travailleurs tunisiens, l'Association des femmes universitaires pour la recherche et le développement, le Collectif 95 Maghreb-Egalité, l'Université féministe Ilhem Marzouki de l'ATFD, le Réseau Aîsha des associations des femmes arabes.
Cathy Bernheim
Ecrivain et journaliste, traductrice des autobiographies d'Angela Davis et Emma Goldman, auteure de biographies (Mary Shelley, Valentine Hugo), de romans et d'essais. Le 26 août 1970 à l'Arc deTriomphe, à Paris, elle a déposé avec une dizaine de femmes une gerbe « À la femme inconnue du soldat », acte fondateur du mouvement de libération des femmes (MLF). Elle est l'auteure de nombreux textes et photos parus dans les ouvrages collectifs féministes des année 70. Elle a raconté cette « naissance d'un mouvement de femmes » dans Perturbation, ma soeur (Le Félin), réédité en poche cette année en même temps que son essai autobiographique : L'amour presque parfait. Sous le nom de Catherine Crachat, elle a participé à la création de la rubrique du Sexisme ordinaire parue dans les TempsModernes de1973 à 1983.Co-fondatricede l'association « 40 de mouvement », du blog Re-Belles, des groupes Yes We Scan et Est-ce ta fête ?, elle a contribué activement aux actions de l'année 2010. Notamment la fête de la "Liberté, égalité sororité" du 6 juin 2010 à la Flèche d'Or, et la manifestation au Trocadéro le 26 août 2010 pour réclamer que le place des droits de l'homme soit rebaptisée place des droits des femmes et des hommes.
Sophie Bessis
Sophie Bessis a la double nationalité tunisienne et française. Agrégée d'histoire. A été journaliste, notamment à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Spécialiste des questions liées aux relations Nord-Sud et au développement, et de la question des femmes, essentiellement dans le monde arabe et en Afrique. Actuellement chercheuse associée à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris). Secrétaire générale adjointe de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH). Publications récentes : L'Occident et les autres, histoire d'une suprématie (Paris, La Découverte, 2001). Las emergencias del mundo : economia, poder, alteridad (Ediciones Nobel, Oviedo, Espagne 2005). Les Arabes, les femmes, la liberté (Paris, AlbinMichel, 2007). Mujeres y familia en las sociedades arabes actuales (co-direction, Ed Bellaterra, Barcelone, 2010).
Chahla Chafiq
Ecrivaine et sociologue, a été amenée à s'exiler en France en 1982 suite à la répression massive des opposant-e-s par le pouvoir islamiste d'Iran. Est aussi une militante féministe des droits humains. Est l'une des cofondatrices du Réseau international de solidarité avec les féministes en Iran (2007). Auteure d'essais et de nouvelles, elle écrit en français et en persan. Parmi ses ouvrages publiés en français, citons : Chemins et Brouillard(Metropolis, Genève, 2005) ; Le Nouvel Homme islamiste : la Prison politique en Iran. (Le Félin, Paris, 2002). Sa thèse Islamisme et société : religieux, politique, sexe et genre. A la lumière de l'expérience iranienne a reçu en 2010 le Prix Le Monde de la recherche universitaire. Elle paraîtra aux Presses universitaires de France en 2011. Site : www.chahlachafiq.com.
Ioanna Cirstocea
Chargée de recherche au CNRS, membre du PRISME-GSPE, Strasbourg depuis 2006. Ancienne élève de l'Ecole doctorale en sciences sociales (Bucarest) et de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris) où elle a obtenu son doctorat en sociologie en 2004, elle enseigne à l'Institut d'études politiques de Strasbourg et elle a publié un livre (Faire et vivre le postcommunisme. Les femmes roumaines face à la 'transition', (Bruxelles, Editions de l'université de Bruxelles, 2006) et plusieurs articles qui interrogent les recompositions sociales et politiques en Europe de l'Est par le biais du genre.
Monique Dental
Monique Dental a été ingénieure d'études et de recherches à l'Université de Paris 7-Denis Diderot à la direction du Centre d'études, de documentation et de recherche pour les enseignements féministes et a coordonné le Réseau inter-universitaire et interdisciplinaire national sur le genre (RING). Militante associative de longue date, elle a fondé notamment le Collectif de pratiques et de réflexions féministes Ruptures qui organise actuellement ses activités en deux structures : un collectif non mixte et une structure mixte qui travaille en réseau pour l'intégration de l'égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les questions d'actualité et de société. Publications de Ruptures : une lettre-agenda bimensuelle parmail, un bulletin mensuel de 34 pages et des dossiers d'études thématiques.
Jules Falquet
Jules Falquet est féministe et maîtresse de conférences en sociologie à l'Université Paris Diderot. Elle a vécu au Mexique et au Salvador. Elle s'intéresse particulièrement aux mouvements sociaux de résistance à la mondialisation néolibérale, dans une perspective féministe, antiraciste et anti-capitaliste. Elle a analysé le poids des institutions internationales, du complexe militaro-industriel et de l'Etat dans l'imposition du néolibéralisme, sous couvert de "développement", dans son récent ouvrage : De gré ou de force. Les femmes dans la mondialisation (Paris, La Dispute 2008). Elle a également co-coordonné Le Sexe de la mondialisation. Genre, classe, race et nouvelle division du travail (avec Helena Hirata, Danièle Kergoat, Brahim Labari, Nicky Lefeuvre et Fatou Sow, Paris : Les Presses de Sciences Po, 2010).
Michèle Ferrand
Directrice de recherche en sociologie, rattachée au laboratoire du CNRS CRESP PACSU, et chercheure associée à l'unité "Démographie genre et société" de l'INED. Elle a été l'une des actrices du développement des recherches sur le genre et a appliqué cette problématique à plusieurs champs de la sociologie : famille (avortement, paternité maternité), travail, éducation et sexualité. Ses recherches récentes ont porté sur les inter relations entre sexualité et procréation, et notamment sur la place de l'enfant, tant en France que dans quatre pays en Afrique : Burkina Faso, Ghana, Maroc et Sénégal.
Publications : L'IVG (Que sais-je ? PUF ,1987), Féminin, masculin (Paris, la Découverte, 2004), L'excellence scolaire, une affaire de famille (en collaboration avec F. Imbert et C.Marry, Paris, L'Harmattan, 1999, reparution en 2010).
Geneviève Fraisse
Philosophe, directrice de recherche au CNRS, a été déléguée interministérielle aux droits des femmes et députée européenne. A publié de nombreux ouvrages, citons parmi les plus récents : A côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité (Le Bord de l'eau 2010), Les femmes et leur histoire, (1998-Folio-Gallimard, 2010), Service ou servitude, essai sur les femmes toutes mains, (1979-Le Bord de l'eau, 2009), Le privilège de Simone de Beauvoir (Actes Sud, 2008), Du consentement ( Seuil, 2007).
Caroline de Haas
Diplômée d'un master d'histoire à l'université de Nanterre. A été secrétaire générale de l'Union Nationale des Etudiants de France de 2006 à 2009. Collaboratrice d'un élu régional dans la vie professionnelle, elle est l'animatrice du réseau Osez le féminisme, fondé en 2009. Cette association a vocation à faire monter l'engagement féministe dans la société, notamment auprès des nouvelles générations. Elle a entre autres lancé le site internet http://www.viedemeuf.fr en réaction aux inégalités professionnelles.
Helena Hirata
Sociologue, directrice de recherche au CNRS, GTM-CRESPPA. Thèmes de recherche : théories et pratiques du care dans une perspective comparée ; division sexuelle du travail ; subjectivité et travail. Publications : Dictionnaire critique du féminisme, (Paris, PUF, 2004, dir. en coll.) ; Travail et genre. Regards croisés France, Europe, Amérique Latine, (Paris, la Découverte, 2008, dir. en coll) ; Le sexe de la mondialisation, (Presses de Sciences Po, Paris, 2010, dir. en coll.).
Rose-Myrlie Joseph
Doctorante FNS en Etudes genre à l'Université de Lausanne et en sociologie à l'Université Paris 7. Sa thèse a pour titre L'articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race dans la migration et le travail des femmes haïtiennes. Elle est membre du Centre d'études féministes LIEGE de l'Université de Lausanne, du Centre d'enseignement de documentation et de recherche pour les études féministes (CEDREF) de l'Université Paris 7, et de l'Association française de sociologie (AFS -RT24). Elle a travaillé avec des organisations locales et internationales pendant 5 ans en Haïti, et milite avec des associations féministes et/ou minoritaires en France depuis 3 ans. Ses recherches portent sur la sexualité des filles adolescentes dans les quartiers pauvres (2006), le féminisme dans les politiques de développement (2009), le travail des femmes du Sud dans la migration interne et internationale (depuis 2007).
Liliane Kandel
Sociologue, a participé dès 1970 au mouvement de libération des femmes et, par la suite, à la mise en place et au développement des études féministes à l'Université. Elle a été co-responsable du Centre d'Etudes et de Recherches féministes (CEDREF) à l'Université Paris 7 -Denis Diderot, où elle a organisé plusieurs séminaires et colloques de recherche sur les femmes et le genre, et a activement participé au séminaire de Rita Thalmann : Sexe et race :Discours et formes nouvelles d'exclusion au 20ème siècle. Par ailleurs elle a participé aux Chroniques du sexisme ordinaire, publiées sous la direction de Simone de Beauvoir dans les Temps Modernes de 1973 à 1983 ainsi qu'à nombre de revues et ouvrages collectifs. Elle a publié Féminismes et nazisme (Odile Jacob 2004) et, en collaboration, Textes premiers-Mouvement de libération des femmes (Stock 2009). Elle est membre du comité de rédaction des Temps modernes.
Anousheh Karvar
Chercheure en sciences sociales et syndicaliste CFDT. Actuellement responsable de la politique de la formation tout au long de la vie, de cadre de vie et de lutte contre la ségrégation urbaine, elle a été en charge jusqu'en juin 2010 des questions internationales à la CFDT. En juillet 2010, elle a co-organisé la 21e édition de la Conférence internationale des études féministes iraniennes à Paris.
Mama Koite Doumbia
Présidente du Réseau de développement et de communication des femmes africaines (FEMNET) jusqu'en octobre 2010. Vice-présidente de Genre en Action depuis novembre 2008. Membre du Conseil économique social et culturel de l'Union africaine (ECOSOCC). Syndicaliste, activiste et responsable de plusieurs organisations de femmes au Mali, en Afrique et dans le monde. A publié notamment : Livret sur les droits des femmes travailleuses au Mali et Genre et politiques neo-libérales (Genre et OMD, Rabat 2006.)
Fatima Lalem
Après un parcours de militante féministe, enseignante/chercheure et de responsable au Planning familial, est adjointe au maire de Paris, chargée de l'égalité femmes/hommes et de la planification familiale. En tant que telle, elle mène une politique autour de quatre axes : la lutte contre les violences faites aux femmes, la promotion de l'égalité professionnelle, le développement d'un réseau territorial des centres de planification et la généralisation des actions de prévention et d'éducation à l'égalité et à la sexualité en direction des jeunes, filles et garçons. Elle assume également la présidence de la commission de surveillance de l'hôpital HEGP. Site : http://fatimalalem.blogspot.com.
Lena Lavinas
Professeur d'économie à l'Institut d'économie de l'Université fédérale de Rio de Janeiro, où elle détient la chaire de politique sociale. Ses domaines de recherche sont les études féministes, inégalités et systèmes de protection sociale, dynamique du marché du travail, évaluation des politiques publiques. Elle a fondé la revue Estudos Feministas, en 1992, au sein d´un collectif de féministes liées à la recherche et à l´enseignement de troisième cycle. Et elle l'a dirigée jusqu'en 1996. Entre 2002 et 2010 elle était membre du comité éditorial de Feminist Economics.
Barbara Loyer
Professeur et directrice de l'Institut français de géopolitique de l'Université Paris 8, membre du comité de rédaction de la revue Hérodote. Ses recherches portent sur le rapport entre langues et territoires, entre démocratie et géopolitique, ainsi que sur l'apport spécifique de l'analyse territoriale des différents systèmes de pouvoir. Elle rédige actuellement un livre sur la géopolitique de la question des femmes. Publications : Géopolitique du Pays basque. Nations et nationalismes en Espagne (Harmattan 1997) Géopolitique de l'Espagne (Colin 2006). A participé à Nouvelle géopolitique des régions françaises (Fayard 2005) au Dictionnaire des banlieues (Larousse 2009), ainsi qu'au récent numéro de Hérodote Femmes et géopolitique (1er trimestre 2010).
Malka Marcovich
Historienne et féministe, a travaillé depuis une vingtaine d'années avec de nombreuses institutions internationales, régionales etnationales, ainsi que des ONG droits humains et droits des femmes tels que Amnesty International, la FIDH, la LICRA, le Lobby européen des femmes, la Coalition contre la traite des femmes, le réseau Les femmes aussi, le collectif Article premier, le Réseau international des droits humains, Femmes solidaires, la Ligue du droit international des femmes, le Mouvement pour la paix et contre le terrorisme, le Comité laïcité république... A publié de nombreux articles et rapports autour des questions relatives aux droits universels et aux droits des femmes. Son dernier ouvrage, Les Nations désUnies, comment l'ONU enterre les droits de l'homme (Jacob Duvernet 2008), retrace les dérives de l'organisation internationale contre les droits universels depuis une dizaine d'années.
Sarah Oussekine
Sarah Oussekine est française (née à Issy les Moulineaux en 1962) d'origine algérienne. Fondatrice de l'association féministe Voix d'Elles Rebelles, qui veille dans l'ombre depuis 1995 sur le destin de jeunes filles et femmes victimes de violences dans une cité à Saint-Denis.
Françoise Picq
Françoise Picq est docteure d'Etat en science politique, maître de conférences à l'université Paris-Dauphine (retraitée). A participé au Mouvement de libération des femmes et au développement des études féministes depuis les années 1970 (organisation de colloques, revues, séminaires, associations de chercheuses (ANEF : Association nationale des études féministes), réseaux d'études féministes, en France ou en Europe). Vice présidente de l'association 40 ans de mouvement. Ses travaux portent sur le féminisme, son histoire, ses théories, ses relations avec le mouvement ouvrier, le socialisme. A notamment publié : Libération des femmes : les années mouvement (Paris : Seuil. 1993. Réédition en cours.) Textes premiers-Mouvement de libération des femmes, avec Cathy Bernheim, Liliane Kandel et Nadja Ringart, (Stock 2009), Vous avez dit queer ? La question de l'identité et le féminisme (Réfraction, n°46)
Janice Raymond
Janice Raymond a été professeur, notamment d'études de genre et d'éthique médicale à l'université du Massachusetts à Amherst. Militante féministe active contre les violences subies par les femmes et l'exploitation sexuelle, elle a été co-directrice de la CATW (Coalition Against Trafficking in Women) de 1994 à 2007. En 2007, a reçu l'International Woman Award, du Zero Tolerance Trust, à Glasgow (Ecosse). Auteure de cinq livres, elle a aussi écrit de nombreux articles, traduits dans plusieurs langues, relatifs aux violences contre les femmes, la santé, le féminisme, la prostitution...
Sheela Saravanan
Sheela Saravanan est docteure en géographie et en Development Planning from India. A fait sa thèse à l'Ecole de santé publique de l'Université de technologie de Queensland (Australie). Participe actuellement au projet Social Construction of Transnational Commercial Surrogacy in India du centre Karl Jaspers de l'Université de Heidelberg (Allemagne). Est spécialisée dans des questions liées au genre en Asie du Sud depuis dix ans et a écrit de nombreux articles et rapports sur l'infanticide des filles, la violence contre les femmes, le commerce de la maternité de substitution.
Monique Selim
Monique Selim est anthropologue, directrice de recherches a l'Institut de recherches pour le developpement (IRD) et responsable de l'axe Travail et mondialisation dans l'UMR Développement et sociétés paris1/IRD. Ses recherches ont d'abord porté sur la France urbaine puis se sont déplacées en Asie (au Bangladesh, au Laos, au Vietnam, en Ouzbékistan et en Chine). La globalisation sous ses formes multiples et sexuées est au centre de ses intérêts.
Publications récentes : La crise vue d'ailleurs, Phélinas P., Selim M. (L'Harmattan 2010), Anthropologie politique de la globalisation, Hours B., Selim M. (L'Harmattan 2009), L'Ouzbékistan à l'ère de l'identité nationale, Bazin L., Hours B., Selim M. (L'Harmattan 2009)
Magdalena Sroda
Professeur à l'Institut de philosophie de l'université de Varsovie depuis 1982, membre de l'European Gender Equality Institute (Vilno). Travaille sur l'histoire des idées, la philosophie politique et morale, les gender studies. A été de 2004 à 2005 secrétaire d'Etat dans le cabinet du Premier ministre Marek Belka, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes. Principales publications : The idea of Dignity in Culture and Etics (1994), History of moral ideas (1996), Individualism and its Critics. Contemporary debates between Comunitarians, Liberals and Feminists about Subject, Community and Gender (2003) et Women and Power (2009).
Martine Storti
Professeur de philosophie, journaliste, inspectrice générale de l'éducation nationale, présidente de l'association 40 ans de mouvement. Ouvrages publiés : Je suis une femme, pourquoi pas vous ? 1974-1975 Quand je racontais le mouvement des femmes dans Libération (Michel de Maule. 2010), L'arrivée de mon père en France (Michel de Maule), 32 jours de mai (Le bord de l'eau), Cahiers du Kosovo (Textuel), Un chagrin politique(L'Harmattan). Site : http://www.martine-storti.fr/.
Wassyla Tamzali
Wassyla Tamzali a été avocate, directrice des droits des femmes à l'UNESCO. Membre fondateur du Collectif Maghreb Égalité crée à Rabat en 1992, et en 1993 fondatrice et vice-présidente du Forum international des femmes de la Méditerranée. Anime le Parlement des femmes sous les lois islamiques à la Conférence mondiale de Pékin en 1995. A mené un long combat pour faire condamner par la communauté internationale, la prostitution des femmes comme une violation des droits de la personne humaine ; en 1999, à Dhaka, au Bangladesh, a reçu en reconnaissance de ce travail, par les associations féministes abolitionnistes, le Lifetime Achievement Award. Publications récentes : Une femme en colère, lettre d'Alger aux Européens désabusés, (Gallimard 2009 ), Burqa ? (Chèvre feuille étoilée, 2010). El burqa como excusa (Saga éditorial, Espagne, 2010.
Quelques photographies…
î © Photographies Cathy Bernheim 2010
î © Six photographies de Catherine DEUDON 2010 - Paula Banerjee, Sheela Saravanan, derrière: Cathy Bernheim, Janice Raymond - Intervention dans la salle - Rose-Myrlie Joseph, Helena Hirata, Tania Angeloff - Léna Lavinas, Nicole Fernandez - Sheela Saravanan - Rose-Myrlie Joseph.
î © Photographies Cathy Bernheim 2010
Coup de feu et discussions au bar
î © Photographies Cathy Bernheim 2010
Quelques échos sur le web…
Pour ses 40 ans, le féminisme est en congrès au...
"Palais de la femme"
pour Le Monde.fr | 04.12.10 | 08h43
Des militantes féministes derrière une banderole, pour les 40 ans du mouvement féministe, à Paris, le 26 août 2010.
2010.AFP/THOMAS COEX
Elles sont quelques centaines à se réunir depuis vendredi 4 décembre et pendant trois jours pour un "congrès international féministe" au "Palais de la femme" – cela ne s'invente pas – à Paris, à l'initiative de "40 ans de mouvement", une association créée en 2009 par quelques "historiques" du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) dont la chercheuse en sciences politiques Françoise Picq, l'ancienne journaliste Martine Storti ou encore la sociologue Liliane Kandel.
Placé sous le signe "des mutations géopolitiques", ce congrès fait la part belle à la thématique internationale, avec les interventions de nombreuses chercheuses et militantes américaine, malienne, indiennes, maghrébines, etc.
Entre cheveux grisonnants et trentenaires de l'association "Osez le féminisme" prêtes à assurer la relève, l'objectif n'est pas de se raconter des histoires d'anciennes combattantes mais de tenter de confronter les mots d'ordre, les analyses, les revendications des années 1970 à la réalité des années 2010.
"Notre volonté n'est pas d'entamer un grand lamento ou de présenter un quelconque livre noir de la condition des femmes, résumait Martine Storti en ouverture des travaux du Congrès, vendredi, mais d'examiner les effets pour les femmes du monde tel qu'il est devenu". Rien de tel pour cela que de tirer le fil des combats des féministes d'hier et de les confronter à aux réalités du monde d'aujourd'hui.
"NOTRE CORPS NOUS APPARTIENT"
Les militantes de "40 ans de mouvement" ont choisi pour cela de centrer leurs débats sur les deux "fondamentaux du féminisme que sont le travail et la maîtrise du corps", a indiqué Mme Storti. Que reste-t-il du slogan "notre corps nous appartient" à l'heure du retour du religieux et de la "marchandisation" des corps, lisible à travers les mères porteuses par exemple ? Que reste-t-il des revendications féministes exigeant d'être libérées du travail domestique quand celui-ci est effectué par des migrantes ?
L'émancipation des femmes du nord est-elle en train de se réaliser sur le dos des femmes du "sud" ? Comment analyser le fait que les institutions internationales placent comme jamais la question des femmes au premier plan ? S'agit-il d'une avancée ou d'une instrumentalisation ?
Ces questions seront au cœur des débats de ce congrès qui veut relancer la discussion entre les militantes à un moment où le féminisme, "après le creux de vague des années 1980 semble saisi d'un renouveau à la faveur de la prise de conscience que tout n'est pas gagné", estime Mme Picq.
FÉMINISTES LAÏQUES ET FÉMINISTES MUSULMANES
Très présente, la question de l'islam promettait, dès vendredi matin, d'occuper une large part des discussions. Sana Ben Ashour, qui préside l'association tunisienne des femmes démocrates, a mis les pieds dans le plat en évoquant les divergences de fond qui opposent, dans tous les pays où l'islam est religion d'état, "les féministes laïques et universalistes" et "les féministes musulmanes".
Une militante féministe a été arrêtée le 15 octobre 2008 à Téhéran. Ici, des femmes assistent à un match de football dans la capitale iranienne le 10 octobre.AFP/BEHROUZ MEHRI
Les premières sont accusées par les secondes, d'une part d'importer une vision occidentale, d'autre part de s'être alliées avec des pouvoirs autoritaires et enfin d'être élitistes. Un mauvais procès, infondé de surcroît, que cette juriste s'est appliqué à réfuter.
En France même, la loi sur le voile a mis les féministes à rude épreuve. Les divergences entre deux figures du mouvement féministe, Christine Delpy qui défend un féminisme aux côtés de l'islam et Anne Zelensky qui collabore à Riposte laïque, une association aux positions contestées, planent sur les débats.
Le Congrès international féministe ne s'en plaindra pas, au contraire, ses organisatrices estimant nécessaire de comprendre, comme le soulignait Mme Storti, "ce qui est arrivé au féminisme français".
Brigitte Perucca
l'Humanité des débats. Féminisme
http://humanite.fr/10_12_2010-o%C3%B9-en-est-le-f%C3%A9minisme-dans-le-monde-459768
Rappel des faits Le congrès international féministe s’est tenu les 3, 4 et 5 décembre 2010, à Paris.
Un congrès au sens de lieu d’expression, de réflexion, de débat, où tous les continents étaient représentés, où la parole de sociologues, philosophes et autres expertes se mêlait à celle de militantes – et quelques militants – associatives pour interroger « le féminisme à l’épreuve des mutations géopolitiques ».
Le congrès clôturait le quarantième anniversaire du Mouvement des femmes. Une célébration qui, tout au long de l’année, s’est penchée sur le passé, le présent et le futur, à travers une multitude d’initiatives aussi bien culturelles que politiques. Un foisonnement non pour ressasser et énumérer les sempiternelles inégalités subies par les femmes, mais pour dépasser le constat et se « poser les bonnes questions afin de trouver les bonnes stratégies », selon l’expression de Chahla Chafiq, sociologue. D’autant que, selon la sociologue Françoise Picq, les féministes ont « peu pensé les mouvements géopolitiques des années 1980-1990 », peu mesuré « les conséquences du libéralisme » qui avait triomphé sur « le socialisme réel ». Des changements économiques, sociaux, sociétaux, des déplacements idéologiques ont « façonné un « monde mondial » conjuguant paradoxalement uniformisation et quêtes identitaires, ou « usant de la différence des cultures comme d’une arme contre l’universalisme », souligne Martine Storti, professeure de philosophie.
D’ici et d’ailleurs, les congressistes ont tenté de définir le projet féministe et les perspectives d’actions qui en découlent pour envisager le mouvement des femmes : « Doit-il entrer dans une nouvelle phase de radicalité, doit-il devenir une alternative politique à l’instar de l’écologie politique, doit-il rester une composante du mouvement social ? » Questions incessantes posées par les participantes, sans trancher définitivement les réponses.
Depuis combien de temps n’y a-t-il pas eu un tel événement ? Dix, vingt ans ? Cela fait en tout cas bien longtemps que le mouvement féministe ne s’était retrouvé, dans toute sa diversité, pour confronter les divers points de vue en son sein. Il y a bien longtemps que la génération de la « deuxième vague » et celle d’aujourd’hui n’avaient autant confondu leurs voix. Les clivages qui pouvaient exister au congrès transcendaient les âges. « Nous sommes suffisamment nombreuses pour pouvoir être en désaccord. Nous n’avons plus besoin d’être représentées par des héroïnes », note la philosophe Geneviève Fraisse.
http://lmsi.net/Ce-barbu-aux-epaules-larges
http://www.cemea-idf.org/spip.php?article185
http://femininlemporte.canalblog.com/archives/2010/05/19/17948673.html
http://www.telephonearabe.net/mainout/debat_details.php?recordID=2297
http://presage-ofce.sciences-po.fr/les-conferences-seminaires-et-colloques/les-colloques/39-3-5-decembre-2010-congres-international-feministe
http://sisyphe.org/spip.php?article3202
http://bonnenouvelle.blog.lemonde.fr/2010/11/25/porno-halal-et-20-le-petit-guide-neofeministe/
http://www.socialgerie.net/spip.php?breve122
http://sandrine70.wordpress.com/2010/
http://www.foleffet.com/spip.php?article918
Le dossier de presse
“L’univers de la vie privée et celui de la vie
publique sont inséparablement liés.
Les tyrannies et les servilités de l’un sont
ausssi les tyrannies et les servilités de l’autre”
Virginia Woolf, Trois guinées